Nouvelle catégorie : Classes découvertes petits budgets
Les marais salants de Guérande représentent depuis de nombreuses années un site naturel unique et protégé figurant parmi les aménagements les plus écologiques réalisés, en raison de la biodiversité qui a su se développer. Cette mosaïque de bassins aux teintes naturelles s’est progressivement imposée comme un élément emblématique du paysage côtier de la Loire-Atlantique, en faisant une destination idéale de découverte et d’apprentissage.
Nouvelle catégorie : Classes découvertes petits budgets
Les marais salants de Guérande représentent depuis de nombreuses années un site naturel unique et protégé figurant parmi les aménagements les plus écologiques réalisés, en raison de la biodiversité qui a su se développer. Cette mosaïque de bassins aux teintes naturelles s’est progressivement imposée comme un élément emblématique du paysage côtier de la Loire-Atlantique, en faisant une destination idéale de découverte et d’apprentissage.

I. L’héritage millénaire des marais salants de Guérande
1. L’Histoire des bassins salicoles
Façonnés par la main de l’homme depuis des siècles, c’est de plus de 1500 ans d’histoire dont regorge ce site emblématique, posant encore actuellement des questions aux historiens et archéologues quant à la date et aux conditions d’apparition de cette technique d’exploitation du sel.
Irrigués par le traict du Croisic (bras de mer permettant à l’eau en marée montante de pénétrer dans les bassins), les Marais salants de Guérande, représentent aujourd’hui 1650 hectares, présents sur les communes voisines telles que Guérande, Batz-sur-mer et la Turballe. Quelques pas plus au nord se trouvent également les marais salants du Mès, irrigués par le traict de mesquer et ses quelque 350 hectares s’étendant quant à eux sur les communes de Mesquer-Quimiac, Saint-Molf et Assérac. Regroupés sous le nom de Marais salants de la Presqu’île Guérandaise, c’est alors plus de 2000 hectares de marais dont compte ce coin précieux de la Loire Atlantique.
Construits grâce à la cohésion entre l’homme et l’océan, les marais Salants de Guérande sont des bassins d’évaporation aménagés dans une immense lagune dont le but étant d’exploiter le sel issu de l’océan atlantique selon la méthode solaire, forte d’une histoire vieille de 2000 ans.
Bien qu’aujourd’hui le site s’est vu être classé au niveau national et international pour sa richesse ainsi que sa beauté, les marais salants ont bien failli disparaître au profit de constructions et axes routiers. C’est cependant grâce à la mobilisation des paludiers, riverains et autres défenseurs du site que celui-ci a pu être épargné.
Composés d’environ 14.000 œillets en activité, l’exploitation du sel est gérée par près de 400 paludiers se partageant les salines avec propriétaires privés et publics, tels que le conservatoire du littoral ou encore la coopérative des producteurs de sel de Guérande. Bien qu’inférieure à celle de la mer Méditerranée, la production de sel de Guérande est aujourd’hui reconnue comme un produit de haute qualité riche en magnésium et oligo-nutriments ayant même permis l’obtention du label “site remarquable du goût”.
2. Où se trouvent les marais salants de Guérande ?
Situés dans l’ouest français sur la côte atlantique, les marais salants de Guérande sont un site historique appartenant au département de la Loire Atlantique, dans la région du Pays de la Loire. Ce site exceptionnel représente ainsi les marais salants les plus septentrionaux d’Europe. Bordé du coteau de Guérande et séparé de l’océan atlantique par la presqu’île du croisic plus au sud, c’est la pointe de pen-bron à l’ouest qui permet l’entrée de l’eau par ses 500 mètres de large.
3. Un site maritime classé et protégé
Reconnus comme patrimoine commun de la nation et comme patrimoine écologique remarquable, les marais salants bénéficient d’une forte protection environnementale visant à préserver leur écosystème.
Ce site inestimable, classé pour les critères notamment pittoresques, historiques et scientifiques, abrite également une grande diversité d’oiseaux rares et menacées. De part sa richesse, le site a été désigné en 1991 comme une zone naturelle d’intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF).
Cette reconnaissance s’est ensuite enrichie en 1992 par l’obtention du label “Paysage” mettant en lumière la beauté des marais salants. Peu après, le site a été inscrit dans l’inventaire de la convention de Ramsar, qui recense les zones humides d’importance internationale.
Ce site à l’écosystème à part entière et à l’intérêt écologique majeur figure également dans la liste des sites naturels Natura 2000, dédiés à la préservation des sites naturels les plus remarquables d’Europe.
Au-delà de la richesse écologique de cet espace maritime, le savoir-faire des paludiers, qui perpétuent un métier ancestral sur ces terres, est lui aussi reconnu. Leur savoir-faire a été inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel dans le cadre d’une convention de l’UNESCO, soulignant ainsi l’importance de ce savoir transmis de génération en génération.
II. Comment fonctionnent les marais salants de Guérande ?
1. Un équilibre entre nature et savoir-faire humain
Viens maintenant la question du fonctionnement de cet écosystème ainsi que des salines. Il est essentiel de comprendre que, bien que la production de sel repose sur la base d’éléments naturels: les grandes marées, le soleil et le vent, les marais salants de Guérande ne sont pour autant pas un site naturel. Leur existence est le fruit du travail humain, façonné au fil des siècles par les paludiers.
De plus, l’endiguement, amenant l’eau dans les salines, est réalisé artificiellement par les paludiers.
Ainsi le site ne peut pas s’autogérer et requiert une surveillance régulière de la part des paludiers pour éviter toute submersion des bassins à marée haute.
La gestion du site est un travail de chaque instant, les paludiers sont à l’œuvre toute l’année avec des missions diverses. En hiver et au printemps, ils consacrent leur temps notamment à l’entretien et à la préparation du marais pour la récolte menée en saison estivale de juin à septembre.
2. Circuit de l’eau et récolte du sel de Guérande
La construction des salines repose sur des principes scientifiques ainsi qu’une technique de récolte bien définie.
En provenance de l’océan dont la teneur en sel est de 25g/l, l’eau va d’abord venir s’immiscer dans le traict lors des grandes marées. Elle continue ensuite son circuit vers l’Etier, où le paludier intervient afin d’ouvrir la trappe lui permettant de rejoindre la vasière (premier bassin d’évaporation du circuit). A partir de là, le processus se poursuit naturellement : grâce à la légère dénivellation des bassins, façonnée lors de leurs création, l’eau s’écoule progressivement vers les bassins d’évaporation, également appelés corbier, fards et adernes. Enfin, son parcours s’achève dans les œillets, derniers bassins d’évaporation ou s’effectue la récolte du sel.
Mais comment ce processus aboutit-il à la création du fameux or blanc?
Comme évoqué précédemment, la production de sel repose sur la combinaison d’éléments naturels: le soleil et le vent. Leur alchimie favorise l’évaporation de l’eau et la concentration du sel lors de son parcours entre les différents bassins. La combinaison de ces éléments amène ainsi le sel à cristalliser, atteignant une teneur finale en sel de 280g/l.
Viens l’étape finale, celle de la récolte, où deux types de sel seront ramassés:
- La Fleur de sel, qui se forme à la surface de l’eau.
- Le gros sel, qui cristallise sur le fond argileux des œillets.
3. Les mosaïques de couleurs des marais salants
Si les marais salants bénéficient d’un spectacle fascinant de couleurs changeantes, cela est dû à plusieurs facteurs, principalement liés à la salinité de l’eau et à la présence de micro-organismes.
Un bassin à la forte concentration en sel produira, sous l’effet de l’algue Dunaliella, la production de teintes plutôt roses, rouges. A l’inverse, les bassins disposant d’une salinité plutôt basse verront apparaître une couleur verte en raison de la présence d’algues au fond de la saline.
Certains révèlent également des reflets orangés, une particularité liée à la présence de petites crevettes, qui se développent dans des eaux à salinité intermédiaire.
III. Un écosystème riche et préservé
Les marais salants de Guérande doivent leur riche biodiversité à l’engagement du collectif du Guérandais et aux paludiers de Guérandes, jouant un rôle essentiel dans la préservation de cet écosystème. Grâce à leur implication, cet espace aquatique préserve son équilibre naturel ainsi que sa richesse exceptionnelle.
1. Faune des marais atlantiques
Havre de biodiversité, l’écosystème à part entière des marais salants offre un espace propice au développement d’une faune sauvage remarquable. Comptant plus de 180 espèces d’oiseaux différents, ce site côtier de l’atlantique est alors devenu un lieu de prédilection pour leur reproduction.
La richesse ornithologique a ainsi valu aux marais salants d’être classé zone importante pour la conservation des oiseaux (ZICO) mais également d’être reconnu sur le plan international comme un refuge incontournable lors des périodes d’hivernage, de migration et de reproduction.
Lors de votre prochaine escapade dans ce cadre maritime d’exception, vous aurez sans doute la chance d’apercevoir des espèces emblématiques telles que l’Avocette élégante ou bien la Sterne pierregarin, qui fréquentent parfois le site aux effectifs importants.
Au-delà de la population ornithologique, les marais salants abritent une biodiversité foisonnante regroupant mammifères, amphibiens, insectes et divers animaux marins. Il vous sera alors peut être possible d’observer des loutres ainsi que le développement de divers types de coquillages déposés sur le traict, lors des mouvements des grandes marées.
2. Espèces florales des marais salants
Véritable jardin naturel ou des plantes en tout genre s’épanouissent, la flore des marais salants n’est alors pas en reste. Parmi les espèces emblématiques on retrouve notamment la salicorne qui prospère dans l’eau salée des marais. Reconnue pour ses propriétés diurétiques et gastronomiques, sa présence joue un rôle essentiel dans l’écosystème : ses graines constituent une ressource précieuse pour plusieurs espèces d’oiseaux, dont la Linotte mélodieuse.
Plus largement, des micro-organismes tels que le plancton se développent au fond des bassins, formant la base de la chaîne alimentaire du marais et contribuant activement à leur biodiversité. Parmi eux, la Tolypelle saline, une algue rare menacée à l’échelle mondiale, trouve refuge dans ces eaux peu profondes. Sa croissance est favorisée notamment par la chaleur du soleil réchauffant l’argile au fond des bassins, lui offrant alors les conditions idéales pour son développement.
3. Préserver un site écologique fragile
Au cœur des enjeux environnementaux modernes, les marais salants de Guérande se dressent comme un modèle de préservation et de gestion durable, disposant de nombreuses protections réglementaires afin de préserver son équilibre écologique fragile. Ainsi, dans l’objectif de préserver cet espace maritime, des règles de visite ont été mises en place.
La découverte en accès libre du lieu est possible à pied ou en vélo, toute l’année, uniquement en suivant les sentiers publics balisés afin de préserver ces propriétés privées. Pour une découverte plus proche des différents bassins que compose cette exploitation salicole, des visites guidées sont proposées d’avril à octobre par des organismes tels que Terre de Sel, La Maison du Paludier, ou encore le Musée des marais salants.
Si les marais salants ont pu perdurer au fil du temps malgré l’exploitation du sel effectuée, cela repose également sur la production artisanale conservée, écartant toute technique d’exploitation mécanisée.De plus, diverses actions ont été mises en place afin d’aider à la pérennisation de ce site écologique, telles que la restauration d’ouvrages hydrauliques, la création d’îlots pour favoriser la reproduction des oiseaux comme les Sternes et Avocettes, et la lutte contre les espèces exotiques envahissantes.
Cependant plusieurs facteurs pèsent sur ce site maritime. Bien que la production artisanale ait permis de conserver le site, l’uniformisation de l’environnement engendré par l’action humaine pourrait réduire la diversité des habitats et donc celle des espèces s’y trouvant. La dégradation du réseau hydraulique, bien que partiellement restaurée, et l’expansion d’espèces invasives, telles que le Baccharis halimifolia, représentent également une menace sur l’écosystème pouvant entraîner une perte de biodiversité.
IV. Classe de mer grandeur nature
Entre ciel, mer et sel, les marais salants de Guérande se présentent alors comme un incontournable de votre classe de mer en Loire Atlantique, de quoi allier apprentissage et exploration.
1. Apprentissage éducatif immersif
Partir en classe de mer en Loire Atlantique offre la possibilité de réaliser de multiples corrélations avec le programme scolaire. Ce site fascinant permet aux élèves de développer des compétences personnelles et de sensibiliser à la protection de la nature. En adéquation avec les notions de géographie, les élèves pourront ainsi découvrir un milieu naturel ainsi que des paysages divers accompagnés de son activité humaine et de ses métiers spécifiques. Les marais salants sont également un terrain de découvertes idéal pour enrichir les connaissances scientifiques des élèves. Grandeur nature, il leur sera possible de mieux comprendre le fonctionnement de ce milieu aquatique ainsi que les différents phénomènes participant à l’exploitation du sel. Chaque étapes de cette exploration plonge également les élèves dans le vocabulaire français traditionnel propre à la région, la culture locale ainsi que l’activité salicole qui en fait l’identité.
Activités de découverte des marais
Nombreuses sont les activités dont regorge les marais salants, réunies pour mieux comprendre l’exploitation faite de cet espace maritime ainsi que la biodiversité l’englobant.
Enfilez vos bottes et partez lors d’une visite guidée à la découverte du métier indispensable de Paludier, également appelé Saunier. Un savoir-faire ancestral attend petits et grands entre techniques artisanales de récolte de sel, processus de nettoyage, entretien et restauration des salines.
Ces visites offrent une compréhension approfondie du circuit de l’eau, des phénomènes de concentration, d’évaporation et de cristallisation qui façonnent ces exploitations salicoles.
Explorer l’ouest du Pays de la Loire et les salines se présente comme l’occasion idéale pour les plus jeunes de “lire” le paysage en observant la faune et la flore qui prospèrent dans cet écosystème. Accompagnés par un expert naturaliste, cet espace permet aux plus jeunes d’identifier et classer les différentes espèces présentes, enrichissant leur compréhension du monde naturel océanique qui les entoure.
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